Les jeunes diplômés, premières victimes de l’IA
Près de trois ans après l’arrivée de ChatGPT, les premiers effets de l’intelligence artificielle générative se font sentir sur l’emploi. Une étude de l’Université de Stanford, publiée le 26 août, révèle que les jeunes travailleurs en début de carrière sont les plus touchés. Aux États-Unis, ceux qui évoluent dans les métiers les plus exposés à l’IA ont vu leur emploi chuter de 13 %.
L’étude, intitulée Canaries in the Coal Mine ?, s’appuie sur les données de paie de 3,5 à 5 millions de salariés entre 2021 et 2025. Elle confirme une tendance inédite : l’IA ne menace pas seulement les tâches répétitives, mais aussi des fonctions qualifiées, souvent occupées par de jeunes diplômés.
La France face au même défi
En France aussi, le constat inquiète. Une enquête menée par Indeed et CensusWide auprès d’employeurs français montre que 52 % d’entre eux jugent plus simple de former une IA que de recruter un jeune diplômé. La finance concentre le plus fort taux (70 %), suivie par l’éducation et le commerce (40 %), puis la restauration et les loisirs (39 %).
Cette perception transforme la dynamique du recrutement. Pour certains secteurs, l’IA apparaît désormais comme un concurrent direct des jeunes candidats.
Efficacité ou perte de lien humain ?
Les employeurs constatent plusieurs effets de l’intégration de l’IA dans leur organisation. Parmi eux :
- une amélioration de l’efficacité (46 %),
- une meilleure collaboration entre salariés (31 %),
- mais aussi une perte de la dimension humaine (26 %).
Près d’un quart des employeurs évoquent une baisse des échanges informels, essentiels à la cohésion des équipes. De plus, 64 % craignent que la dépendance à l’IA fragilise la confiance entre collègues.
Adapter ses compétences pour survivre
Face à cette révolution, les jeunes diplômés doivent s’adapter. Les compétences humaines restent hors de portée des machines : intelligence émotionnelle, créativité, discernement et relationnel demeurent des atouts majeurs.
Certains experts encouragent même à envisager des carrières dans des métiers manuels ou techniques, encore largement protégés des algorithmes et des processeurs. Car si l’IA accélère l’efficacité, elle ne peut remplacer l’ingéniosité et l’interaction humaine.