Une bulle spéculative en formation ?
Les investissements dans l’IA atteignent des sommets. Nvidia, seul acteur réellement rentable, symbolise une valorisation jugée excessive par nombre d’économistes. Sam Altman, patron d’OpenAI, reconnaît lui-même un emballement comparable à la bulle Internet.
Carlota Perez, spécialiste des cycles économiques, estime qu’un krach de l’IA est inévitable. Selon elle, les profits réels sont faibles tandis que les valorisations boursières explosent, un schéma typique de bulle. Elle rappelle que les grandes révolutions industrielles ont toujours été précédées de phases de spéculation.
L’IA à l’école : entre soutien et paresse intellectuelle
Dans le domaine éducatif, l’intelligence artificielle suscite autant d’espoirs que de craintes. Des applications comme Duolingo ou Adaptiv’Math permettent d’individualiser l’apprentissage. Mais l’usage excessif de ChatGPT ou Gemini pour générer essais, résumés ou exercices pourrait affaiblir l’effort intellectuel des élèves.
Des chercheurs proposent une approche graduée (#ppai6) : de la consommation passive de contenus générés par IA jusqu’à la co-création et à l’apprentissage expansif. L’enjeu n’est pas d’interdire l’IA mais de préserver l’autonomie, la créativité et la pensée critique.
À Derby, un robot décide du sort des retraités
Au Royaume-Uni, la ville de Derby a confié à un algorithme, baptisé Darcy, l’évaluation des droits des personnes âgées. Le logiciel propose placements, allocations ou aides à domicile. Officiellement, la décision finale reste humaine, mais les habitants dénoncent une déshumanisation des services sociaux.
Laurent Alexandre : un « tsunami » pour les cols blancs
Le chirurgien et essayiste Laurent Alexandre avertit : « la moitié des cols blancs américains perdront leur travail » face aux modèles d’IA. Il cite les propos du PDG de Ford, Jim Farley, qui anticipe une mutation profonde de l’économie du travail.
Les « doomers » craignent l’extinction
Un courant d’experts alarmistes, surnommés les doomers, estime que l’IA pourrait mener à l’extinction de l’humanité. Certains prédisent un scénario apocalyptique à l’horizon 2027. Le MIT ou le Future of Life Institute alertent sur une perte de contrôle imminente.
Face à eux, d’autres chercheurs rappellent que les dangers immédiats résident davantage dans la désinformation, les biais et la concentration du pouvoir entre quelques géants de la tech. Stuart Russell, de Berkeley, résume : « Votre coiffeur est plus régulé que votre entreprise d’intelligence artificielle ».
Elon Musk en guerre judiciaire contre Apple et OpenAI
Dernier épisode en date : Elon Musk a porté plainte contre Apple et OpenAI, accusés de pratiques anticoncurrentielles. Selon lui, leur alliance autour de l’intégration de ChatGPT à l’iPhone verrouille le marché et empêche ses propres outils, comme Grok, d’émerger.
Musk réclame plusieurs milliards de dollars de dommages et intérêts. OpenAI dénonce une stratégie de « harcèlement » récurrente du milliardaire.
Une technologie entre fascination et inquiétude
Entre promesses éducatives, risques économiques, expérimentations sociales et visions apocalyptiques, l’intelligence artificielle s’impose comme le grand débat de notre époque. Ni miracle absolu ni menace inévitable, elle questionne avant tout notre capacité collective à garder la main sur un outil qui redessine déjà nos sociétés.