Kiev frappée, la diplomatie en impasse
La capitale ukrainienne a de nouveau été ciblée vendredi par une salve de missiles et de drones russes. Les frappes ont tué au moins 17 personnes, dont quatre enfants. Peer de Jong, vice-président de l’institut Themiis, souligne que Moscou agit dans une logique de long terme. Selon lui, « la guerre peut encore s’étaler sur dix ou quinze ans ».
Malgré une rencontre inédite entre Donald Trump et Vladimir Poutine, suivie d’échanges avec Volodymyr Zelensky, aucun progrès n’a été enregistré. Pour l’expert, Moscou refuse de négocier avant d’avoir atteint ses « objectifs finaux ». Ceux-ci pourraient inclure la prise du Dniepr comme frontière naturelle.
Trump et les Européens désarmés
Donald Trump tente d’accélérer un accord de paix. Cependant, il refuse tout engagement militaire direct, et Poutine l’a bien compris. L’Union européenne, de son côté, se heurte à ses limites. En effet, un déploiement de 50 000 soldats ne suffirait pas face à l’armée russe, forte de 1,3 million d’hommes.
Ainsi, selon Peer de Jong, une ligne de démarcation pourrait s’installer, à l’image des deux Corées. L’hypothèse d’un conflit gelé mais durable demeure la plus probable tant que Vladimir Poutine reste au pouvoir.
L’OTAN accélère sa montée en puissance
En parallèle, l’Alliance atlantique se prépare à un bras de fer prolongé. En Allemagne, Rheinmetall a inauguré à Unterlüß la future plus grande usine de munitions d’Europe. Elle sera capable de produire 350 000 obus de 155 mm par an dès 2027. Olaf Scholz, Boris Pistorius et Mark Rutte ont insisté sur son importance stratégique face au réarmement de la Russie et de la Chine.
De plus, les pays de l’OTAN, déjà engagés à atteindre 2 % du PIB pour leurs dépenses militaires d’ici fin 2025, se fixent désormais un nouvel objectif. À l’horizon 2035, ils veulent consacrer 5 % de leur richesse à la défense et à la sécurité.
L’Espagne refuse les 5 %
Si les 32 pays de l’Alliance atteindront bien les 2 % cette année, l’Espagne a annoncé qu’elle ne suivrait pas la trajectoire vers les 5 %. Madrid estime que ses capacités actuelles suffisent pour répondre aux engagements de l’OTAN. Toutefois, Donald Trump a déjà menacé de sanctions commerciales.
Par ailleurs, la Pologne (4,48 %), la Lituanie (4 %) et la Lettonie (3,73 %) apparaissent comme les pays les plus engagés. Les États-Unis, avec 3,22 % de leur PIB, restent en tête en valeur absolue.