De chanteuse de cabaret à Berlin à espionne au cœur des services secrets français, l’histoire de Lydia Tows révèle une infiltration magistrale restée dans l’ombre jusqu’à sa mort.
À la croisée de l’art et de l’espionnage, Lydia Tows incarne l’une des figures les plus insaisissables de la guerre froide. Derrière ses prestations envoûtantes dans les clubs berlinois de l’après-guerre, se cachait une mission bien plus sombre : recruter pour le KGB des informateurs au sein des cercles militaires, policiers et diplomatiques occidentaux.
C’est dans ce décor de Berlin-Ouest, encore meurtri par le conflit, qu’elle rencontre Pierre Chaignot, jeune Français affecté à la brigade de surveillance du territoire. Naïf et facilement influençable, il devient rapidement sa cible, offrant à Moscou une porte d’entrée directe dans les réseaux de renseignement français. L’alliance inattendue entre la chanteuse-espionne et le policier dura des décennies, affaiblissant durablement la sécurité nationale.
Aujourd’hui, grâce à des archives et des témoignages inédits, « Le Monde » reconstitue un parcours d’infiltration aux conséquences dévastatrices. L’histoire de Lydia Tows, morte à Paris en 1999, rappelle que les plus grandes menaces se cachent parfois derrière les visages les plus charmants.